L’enseignement du français est plus que jamais « une discipline sur la sellette ». Sans accompagnement ni véritable formation, ses enseignants sont soumis aux injonctions contradictoires des idéologues entre l’obligation de mettre en oeuvre la « modernité » d’un enseignement par compétences et un programme ancré dans la « tradition républicaine ». La définition même de la professionnalité des enseignants de français est mise à mal. Lieu où peuvent se rencontrer les enseignants de français de la maternelle à l’université, qu’ils l’enseignent en tant que langue maternelle, seconde ou étrangère, l’AFEF peut aussi impulser la réflexion sur les vrais bilans que l’institution ne tire pas. Elle peut être le lieu d’un renouveau qui puise dans les ressources des uns et des autres les outils pour dépasser non seulement ces dilemmes mais l’ancienne dichotomie langue/littérature. Elle par viendra ainsi à organiser une résistance constructive à un « pilotage » qui privilégie le quantitatif et in fine le marché, et répondre aux attentes des enseignants qui souhaitent exercer leur métier au service des sujets-élèves, de la démocratie et de l’humanisme.