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Le français aujourd'hui n° 172 (1/2011)
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Il existe une contradiction fondamentale et féconde entre l’esprit occidental, qui tend à valoriser le nouveau, et l’idée même d’enseignement, qui cherche à stabiliser et à transmettre. En France, cette tension entre ancien et nouveau se fait sentir avec une acuité toute particulière dans l’enseignement de la littérature. Au lycée notamment, cet enseignement a en effet pour objet explicite de définir, de conserver et de transmettre les oeuvres établissant un ensemble de références partagées assurant aux individus la possibilité de se situer en tant que sujets et de vivre ensemble. L’étude des programmes des concours de recrutement des professeurs (et notamment l’agrégation) montre que si le passé est constamment l’objet d’une relecture par le présent, l’inscription d’oeuvres nouvelles, dérangeantes par leur écriture et leur étrangeté même, ne se passe pas sans difficultés, débats et réticences. Tel est particulièrement le cas des oeuvres francophones.