Si le canon joue un rôle important comme facteur de cohésion, le réexamen des mécanismes de sa formation (mécanismes d’exclusion autant que d’inclusion) engagent des enjeux importants. Si la mise ne cause du canon par des groupes minoritaires correspond à des programmes explicitement militants, la défense du canon comme évident refoule ses propres implications idéologiques. À partir de l’exemple du dix-septième siècle, la présente étude situe un renouvèlement des corpus dans une relecture du passé qui restitue à une sphère publique féminine une réalité que l’héritage de la culture officielle, masculine et patriarcale de l’époque louis-quatorzienne a oblitérée. L’analyse spécifique de la remise en cause des rôles sociaux des hommes et des femmes dans La Princesse de Clèves, mettant en lumière le caractère paradoxal de l’inscription de l’oeuvre dans le canon, offre une interprétation alternative de la notion de renouvèlement des corpus – en renouvelant la lecture des oeuvres canoniques.