
Langue française n° 168 (4/2010)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Selon l’hypothèse de la diglossie française, les locuteurs éduqués produisent des énoncés à l’aide de deux compétences grammaticales concurrentes, mais pas étanches. La première, le français démotique, est mise en oeuvre lors des rapports langagiers paritaires, tandis que la seconde, le français classique tardif, sert aux rapports protocolaires. Contrairement aux opposants à cette hypothèse, je veux montrer que l’intérêt de supposer ces deux grammaires s’observe dans la description de certains faits grammaticaux (la négation, les sujets lexicaux), et que ces deux grammaires s’induisent en effet par le constat de l’incompatibilité de certaines variantes grammaticales dans un idiolecte donné (étude de corpus).
According to the hypothesis of a French diglossia, French educated speakers produce utterances by means of two competing, but not watertight, grammatical competences. The first one, Demotic French, helps to establish an equal (informal) language relation, whereas the second, Late Classical French, is used for formal relations. Contrary to the critics of this hypothesis, I endeavor to show that those two grammars are easily observed through the advantage of assuming them to exist when describing some grammatical facts (negation, lexical subjects), and that they are indeed induced through the recording of the incompatibility of some grammatical variants in a given idiolect (corpus study).
