Romantisme n° 135 (1/2007)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Élu député de Nancy en 1889, Maurice Barrès publie en 1891 Le Jardin de Bérénice qui relate une campagne électorale. On essaie ici d’analyser la posture singulière de l’écrivain et ses positions nouvelles à l’endroit des rapports entre politique et littérature à l’époque symboliste. Tandis que les élections de 1848 avaient pu donner l’illusion de mettre au pouvoir la littérature et la science, la défiance envers la politique et l’anti-parlementarisme furent une attitude quasi-générale des littérateurs sous le second Empire et la troisième République. Le boulangisme autorisa Barrès à concourir à l’élection comme un antiparlementaire de nouvelle génération, cherchant à éprouver et à découvrir le pouvoir de la littérature dans ses affinités avec la vie des peuples.
Maurice Barrès was elected a member of the French parliament in 1889 ; in 1891 his novel, Le Jardin de Bérénice , tells the story of an electoral campaign. This paper tries to analyse the author’s subtle attitude and fresh statements about connections between literature and politics, beyond common ideas of the symbolist era. Far from any romantic illusion, reminiscent of 1848, to ascribe power on asset of scientific and literary prestige, but distrustful of the parliamentary rule, as the bulk of his contemporary colleagues and “boulangist” friends, Barrès searches to uncover the power of literature to understand and express the sense of the life of the peoples.