
Romantisme n° 146 (4/2009)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
La critique de la versification classique, qui a marqué de son empreinte le XIXe siècle, transparaît dans les articles du Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse consacrés aux formes poétiques. La notion de « coupe » est ainsi nettement privilégiée au détriment de celle de « césure » : alors que cette dernière vient couper le vers mécaniquement, la première paraît beaucoup plus libre d’emploi, et permet seule de ménager de subtils effets poétiques. Il en va de même de « l’enjambement » ou du « rythme », étiquettes terminologiques sous lesquelles le GDU place un certain nombre de constructions susceptibles de contribuer à la poéticité du texte. L’ouvrage, influencé par une vision positiviste de l’histoire, avance à de nombreuses reprises l’idée que les auteurs romantiques sont ceux qui ont su exploiter au mieux ces procédés, sans toutefois s’interdire de condamner au besoin certaines fantaisies de « l’école moderne », qui lui semble outrepasser les limites du bon goût. Le discours du GDU s’inscrit ainsi dans un équilibre entre modernité et académisme, une posture caractéristique d’une partie du lectorat de son temps.
The criticism of the classic versification, which marked with its imprint the XIXth century, sharply appears in articles of Pierre Larousse’s Grand Dictionnaire Universel dedicated to the poetic forms. So, the notion of “cup” is privileged to the detriment of the “caesura”: while this last one comes to cut the verse mechanically, the first one seems much more free of use, and allows only to produce subtle poetic effects. It’s the same of the “enjambment” or the “rhythm”, terminological labels under which the GDU places different constructions susceptible to contribute to the poeticalness of the text. The work, influenced by a positivist vision of the history, advances on numerous occasions the idea that the romantic authors are the ones who knew how to exploit in best these processes, without refraining however to condemn certain whims of “the modern school”, which seems to exceed the limits of the good taste. The GDU so joins in a balance between modernity and academicism, a characteristic posture of the readership of its time.

