Langages n° 198 (2/2015)
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Dans cet article, nous envisageons les différents développements théoriques qui ont conduit à l’émergence de la géométrie des traits. Après un examen des critiques adressées à la phonologie générative classique, nous montrons comment l’introduction de la phonologie autosegmentale a permis de résoudre certains problèmes posés par le formalisme linéaire de SPE. Sous couvert de certains critères servant à formuler ce que doit être une théorie phonologique adéquate, nous mettons en évidence l’incapacité de la phonologie autosegmentale à exprimer pourquoi certains groupes de traits fonctionnent souvent ensemble dans les processus phonologiques. Pour résoudre ce problème, les traits distinctifs doivent être hiérarchisés et dominés par des constituants. Après avoir discuté de l’architecture et des implications de certains modèles géométriques, nous analysons, l’harmonie sibilante du copte, une langue afro-asiatique désormais éteinte, dans le cadre de la géométrie des traits.
In this paper, we consider the various theoretical developments that lead to the emergence of feature geometry. After a review of the criticisms of classical generative phonology, we show how the introduction of autosegmental phonology has solved some problems from the linear formalism of SPE. With the help of some criteria that express what should be an adequate phonological theory, we highlight the inability of autosegmental phonology to express why certain groups of features often pattern together in phonological processes. To solve this problem, the distinctive features should be hierarchized and dominated by constituents. After discussing the architecture and implications of certain geometric models, we give a feature geometric account of the sibilant harmony of Coptic, a now extinct Afro-Asiatic language.