Langages n° 201 (1/2016)
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Pour Darwin, les facultés mentales de l’être humain diffèrent de celles des autres animaux par leur degré, et non par leur nature. Pourtant, l’analyse des compétences cognitives humaines révèle certaines opérations qui ne prennent leur sens que par rapport au langage. Par exemple, les mécanismes qui nous permettent de combiner les significations ou de former des prédicats sont essentiels pour raconter ou pour argumenter. En revanche, ils n’ont pas de rôle comportemental évident. Il est alors tentant de penser que ces mécanismes cognitifs sont propres à notre espèce et qu’ils sont apparus dans un ordre défini au cours de la phylogenèse, pour remplir des fonctions langagières particulières.
According to Darwin, the difference in mind between humans and higher animals is one of degree and not of kind. The study of human cognitive competences however reveals several operations that make sense only in relation to language. For instance, the way we combine meanings or form predicates have no evident behavioural role, except that they are crucial to tell narratives or to take part in rational discussions. It is tempting to regard these cognitive mechanisms as characteristics of our species, and to consider that they emerged in some definite order during the phylogenetic history of our species, to fulfil particular language functions.