LANGAGES Nº 223 (3/2021)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Les possessifs emphatiques de l’anglais et du français et les possessifs réfléchis de l’estonien partagent une caractéristique : ils favorisent un antécédent local. Cependant, les raisons de cette préférence locale sont très différentes : pour le réfléchi, il s’agit d’une contrainte syntaxique – être lié par un sujet structuralement proche –, tandis que, dans le cas des emphatiques, c’est un effet indirect de leurs propriétés interprétatives qui les conduit à préférer un antécédent saillant, qui est le plus souvent local. Pour comparer le comportement de ces deux types de formes, nous avons monté des expériences parallèles dans les trois langues. Ces expériences révèlent des ressemblances et des différences entre possessifs réfléchis et emphatiques : la tendance générale est la même mais les réfléchis sont en partie soumis à des contraintes catégoriques, alors que les effets sont toujours graduels pour les emphatiques.
English and French emphatic possessives and Estonian reflexive possessives present a common feature : They favor a local antecedent. However, the reasons for this local preference are quite different: For reflexive forms, it is the effect of a syntactic constraint (being bound by a structurally close subject), whereas for emphatic forms it is an indirect effect of their interpretive properties that leads them to prefer a more salient antecedent, that is mostly local. To compare the behaviour of the two types of forms, we ran parallel experiments in the three languages. These experiments reveal similarities and differences between reflexives and emphatics : The general trend is the same but reflexives are subject to hard constraints in certain circumstances, whereas effects are always gradient for emphatic forms.