Langue française n° 162 (2/2009)
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Il est vrai que apparait en français contemporain comme un marqueur de « prise en charge » – cette notion étant prise, provisoirement, au sens de « position du locuteur vis-à-vis de son énoncé ou de son énonciation ». Plus précisément, il est vrai que connait1 au moins deux grandes valeurs, correspondant à deux types de positions du locuteur ; l’une de ces valeurs, que l’on qualifiera de « confirmative », est illustrée par : Il était triste, en ce temps, que la marquise n’eût point voulu du château de Clagny qu’il avait acheté pour elle. Elle l’avait trouvé trop petit : « Cela est à peine bon pour une fille d’opéra », s’était-elle écriée et elle avait donné ordre qu’on le démolît. « Je suis bien coupable, me disait-il, car il est vrai qu’elle méritait mieux. Je ne sais comment rattraper ma faute. » (Chandernagor 1981, Frantext)
Grounds her study in Dendale & Coltier’s 2005 revision of the ScaPoLine conception of prise en charge. She makes out three planes for analysis : alethic, evidential, argumentative. Her scrutiny of the occurrences of il est vrai/voir que p in a corpus of Old and Middle French shows that there are two main uses : in the first, the ‘point of view’ that captures the propositional content p does not originate in the speaker, who either asserts the truth of that content (confirmative use) or only mentions it to indicate that she rejects the conclusions inferable from it (concessive use). In the second, no longer extant, il est voir/ vrai que introduces a new discourse, very much like il avint que.