Langue française n° 200 (4/2018)
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Le présent article s’efforcera d’esquisser un programme de recherche novateur sur le conditionnel et d’avancer quelques arguments empiriques assez détaillés pour étayer l’hypothèse proposée. On peut la qualifier de « constructionnelle » (au sens très large du terme, et pas simplement de Goldberg 1995). L’idée principale qu’il défend est que la diversité des « emplois » du conditionnel ne saurait s’analyser ni seulement à l’aide d’un invariant sémantique (monosémie), ni uniquement par des interprétations en relation de polysémie productive vs d’homonymie, et qu’elle implique parfois des appariements formes/sens conventionnalisés au niveau de constructions syntaxiquement complexes.
This paper will put forth an innovative research program on the French conditionnel, backing it with some relatively detailed empirical arguments. The research hypothesis here advanced can be described as constructionalist in the broadest sense (and not simply in the sense of Goldberg 1995). The main idea defended here is that the diversity of the so-called ‘uses’ (emplois) of the conditional cannot be accounted for by means of a single semantic invariant (monosemy), nor purely through productive polysemous or homonymous relations between various readings. Rather, it sometimes implies conventionnalized forms/meanings pairings at the level of syntactically complex constructions.