
Littérature n° 158 (2/2010)
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On cite souvent l’allusion de Nerval au voile d’Isis sans citer ni analyser ce qui lui fait suite, une référence aux vraies femmes voilées que Nerval croise dans les rues du Caire. Il y a des fils métaphysiques, ethnographiques, idéologiques et psychanalytiques à suivre pour rendre compte du voile dans ce texte ; mais la question devient celle de ce qu’il recèle lui-même sous son double voile — sinon l’interdit par excellence. Or ce texte fut produit après une première crise psychotique et semble bien avoir été une sublimation réussie, que l’on perçoit dans l’effet de voile produit par son style.
The oft-quoted line referring to Isis’ sacred veil is followed by a direct and never analysed allusion to the very real veiled women Nerval met in the streets of Cairo. There are thus metaphysical, ethnographic, ideological and psychoanalytic threads which can account for the veil over it ; but the question becomes that of what this text hides in its double folds — if not what is fundamentally forbidden ? Produced after a first psychotic incident, the text, with its veiling effect as its signature style, is also a successful mode of sublimation.

