
Littérature nº196 (4/2019)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
À côté du canon « classique », il existe des micro-canons littéraires définis par un certain nombre de critères partagés par les créations représentatives d’un groupe social particulier. Mais une oeuvre peut aussi vouloir affirmer sa singularité. Tel est le cas de la création de Percival Everett, écrivain et peintre américain d’origine africaine. Dans sa recherche de libération des stéréotypes liés à l’expérience noire décrite par la tradition littéraire afroaméricaine, l’auteur met à l’oeuvre une poétique de double allusion : tout en parodiant les oeuvres traditionnelles du canon afro-américain ainsi que le courant post-structuraliste français, l’écriture d’Everett est parsemée de motifs relatifs aux textes de la littérature classique. Nous nous proposons d’observer la manière dont l’oeuvre de cet auteur affirme son authenticité à travers la distance originale qu’elle crée pour ensuite réactiver et renouveler les traditions de ses maîtres et de ses prédécesseurs.
Beside the « classical » canon are literary micro-canons defined by a certain number of criteria shared by the representational creations of a particular social group. However a work may also assert its singularity. Such is the creation of Percival Everett, an American writer and painter of African origin. Looking forward to the emancipation from stereotypes linked to Black experience described by the Afro-American literary tradition, the author implements a poetics of double allusion : while parodying the traditional works of the Afro-American canon as well as French post-structuralism, Everett’s writing is studded with motifs we find in classic literature. We propose to observe the way in which this author’s work asserts its authenticity through the original distance it creates in order to subsequently reactivate and renew the traditions of its masters and forerunners.

