
Romantisme n° 136 (2/2007)
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Que comprendre d’un ouvrage fantôme (sa réédition se fait attendre), à la fois roman à images et récit de voyage imaginaire, dont l’émergence est caractéristique des nouvelles conditions faites au livre sous la Restauration, mais sans réel antécédent pourtant, et que l’auteur semble avoir voulu condamner lui-même à l’oubli, puisqu’il ne le comprit pas dans l’édition de 1832-1837 rassemblant ses œuvres et cessa, en principe, dès après sa publication en 1830, d’y faire référence ? C’est ce qu’il s’agit de clarifier. Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux, en effet, joue de tous les registres : narratif – c’est un voyage au pays de nulle part, ironique s’il en est –, illustratif – Tony Johannot en a réalisé les vignettes d’accompagnement –, typographique – le jeu des lettres d’imprimerie sur la page supporte une part non négligeable du sens. Ce livre « en miroir » est un livre « total », voire « universel » : les images et la lettre commandent son dire et le récit convoque une bibliothèque entière en un immense intertexte dont ne restent plus, après traitement, que des ruines. C’est ce mécanisme totalisant, mais destructeur que nous cherchons à mettre au jour dans cet article.
What to unsterdand about a ghost work (its new edition puts off publishing), all at once illustrated novel and imaginary narrative travel, with which the dawn is characteristic from the evolution of the book during the Restauration, but nevertheless without real antecedent, and on which its appears that the author would have himself bury in oblivion, as he doesn’t include this one in the 1832-1837’s edition, which collects his works and never leaves off having reference, as a rule, after its publication in 1830 ? That is what we want to clarify. Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux, indeed, plays all registers: the narration – it is a travel towards a nowhere country, really ironical ; the illustration – Tony Johannot has realized the accompaniment’s vignettes of them; the typography: the play on letters upon the page stands a good part from the meaning. This “book as mirror” is a “total” book and indeed “universal” : the pictures and the letter have authority on its statement and the story appeals an integrale library on an immense intertext, whose remain only ruins. There is this destructive mechanism that we try to bring to light in this article.

