Romantisme n° 167 (1/2015)
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Entre 1895 et 1917, à l’heure où les ligues de moralité s’organisent en Internationale puritaine, l’éditeur Charles Carrington (1867-1921) fonde sur l’hybridité généralisée un catalogue qui lui assure une étonnante longévité. Complexifiant l’ordinaire va-et-vient des références entre les rives de laManche, ce formidable entrepreneur fonde sur la référence internationale une industrie qui ouvre la voie à la mondialisation contemporaine du « porno ethnique ». L’étranger n’est plus simplement pour lui un marqueur des publications libres ou le moteur d’un exotisme diffus ; il contribue à fédérer les élites blanches autour de représentations qui consolident la norme autant qu’elles la déplacent.
Between 1895 and 1917, when different organisations working for public decency coalesced into a vast International of puritanism, the publisher Charles Carrington (1867-1921) based his catalogue on a generalised hybridisation – and was thus to ensure it a surprisingly long life. In choosing to complexify the run-of-the-mill back-and-forth of references across the Channel, this formidable entrepreneur grounded on internationalism an industry that was to lead to today’s globalisation of “ethnic porn”. Foreignness was no longer for him simply the possibility of freely publishing, or the engine of a vague ethnicism ; it contributed to uniting the white elites in representations, which also reaffirmed the norm as much as they displaced it.