Romantisme n° 167 (1/2015)
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À partir de 1855, la police municipale de Paris organise une surveillance accrue à l’encontre des activités liées à la production et au commerce d’obscénités. Héritage de la fin de l’Ancien Régime, ce commerce pourtant illégal progresse dans la clandestinité depuis le début du siècle. La phase d’industrialisation dans laquelle entre la production d’obscénités au milieu et à la fin du XIXe siècle inquiète de plus en plus les pouvoirs publics et les entrepreneurs de morale. Alors que la société française assiste progressivement aux bienfaits de la Révolution industrielle et de son entrée dans l’ère des masses, la diffusion croissante de l’obscénité par son commerce en fait une industrie moderne. Au travers du développement de son industrie parisienne, l’intérêt de cette approche historique est de comprendre en quoi l’obscénité est assimilable à une culture de masse entre 1855 et 1930.
From 1855 on, the local police in Paris intensified its surveillance of all activities linked to the production and commercialisation of obscenities. This commercial activity inherited from the Ancien Regime had been covertly growing, despite its illegality, since the beginning of the century. The industrialisation of the production of obscenities in the middle and at the end of the 19th century represented a source of increasing anxiety for the public authorities and all enterprising moralists. Even as French society increasingly witnessed the benefits of the Industrial Revolution and its mass diffusion, the growing distribution of obscenity through its commercialisation transformed it into a modern industry. Through focusing on the development of its Parisian industry, this historical study enables the understanding of how obscenity became a form of mass culture between 1855 and 1930.