Romantisme n° 167 (1/2015)
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La pornographie s’étale dans des images ou des objets vendus sous le manteau. L’obscénité, elle, est tapie au coeur des textes lus et admirés – à la fois présente et secrète. Dissimulée derrière la lettre du poème ou du roman, elle en subvertit le sens apparent, souvent dans une intention joyeusement profanatrice. Mais, au-delà de la contestation morale, cette obscénité littéraire, donnant à imaginer ce que l’oeuvre ne montre pas, lève pour nous le voile sur ce que signifiait, à près de deux siècles de distance, la lecture. Ce travail d’herméneutique historique est ici mené, par une historienne et un littéraire, d’abord à partir de l’interprétation de textes canoniques (de Baudelaire, de Rimbaud et de Balzac, notamment), ensuite sur un corpus d’images obscènes détournant de façon parodique Les Mystères de Paris d’Eugène Sue.
Pornography exhibits itself in images or objects sold under cover. Obscenity, on the other hand, hides at the heart of texts both read and admired – both present and hidden. Dissimulated in the letter of a poem or a novel, it subverts its apparent meaning, often with joyfully provocative intentions. But, beyond moral rebellion, literary obscenity, which allows the reader to imagine what the work does not show, unveils what reading, some two centuries ago, meant. This study in historical hermeneutics by an historian and a literary scholar focuses here first on the interpretation of canonical texts (by Baudelaire, Rimbaud and Balzac, among others) and then on a corpus of obscene images that subvert and parody Eugène Sue’s Mystères de Paris.