Romantisme n°183 (1/2019)
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Célèbre depuis Ovide, l’idée de métamorphose s’est diffusée à partir de la Renaissance à la croisée des disciplines. L’entomologie et la botanique s’en emparent à l’époque classique puis au tournant du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, elle est impliquée dans la formation des premières idées transformistes puis dans la formation du paradigme évolutionniste. Si la fiction a eu un rôle heuristique et modélisateur, en sens inverse la logique du vivant mise en évidence grâce à l’idée de métamorphose est à son tour remise en jeu au XIXe siècle dans une série de réécritures littéraires. L’étude en double sens, de la fiction à la science et vice versa, s’impose donc. En outre, si l’épistémocritique emploie volontiers la métaphore de la greffe, elle est aussi redevable à des conceptions modernes de l’écriture ou à des savoirs du texte qui peuvent légitimement se reconnaître dans la figure emblématique de la métamorphose.
The idea of metamorphosis, made famous by Ovid, can be found since the Renaissance at the intersection of various disciplines. Entomologyand botany seized upon it during the Classical period ; at the turn between the 18th and the 19th century the notion is involved in the formation of the first transformist ideas and then in evolutionary theory. If fiction played its heuristic role and suggested models, conversely the logic of life behind the idea of metamorphosis comes into play again in the 19th century in a series of literary rewritings. A study of the idea therefore needs to go from fiction to science and vice versa. Furthermore, if epistemo-criticism likes to use the metaphorof thegraft, it also owes some if its concepts to modern conceptions of writingor textual analysis that can legitimately see themselves as emblematic of the figure of metamorphosis.