ROMANTISME N°198 (4/2022)
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Cet article examine la signification métaphorique du choléra dans Lélia de George Sand, en l’inscrivant dans le contexte de l’épidémie de 1832 à Paris, dont l’écrivaine fut témoin. Le roman s’appuie sur un vocabulaire particulier pour exprimer de façon très visuelle l’abjection du corps de l’héroïne. La représentation tactile de Lélia lie son apparence marmoréenne à son rejet du désir masculin, ainsi qu’à l’inversion de la relation hiérarchique entre l’artiste et la muse. L’aspect sculptural de l’héroïne est lié au potentiel métaphorique du choléra qui peut faire ressembler ses victimes à des cadavres avant leur mort ; cela place Lélia dans un espace liminal entre la vie et la mort et libère ainsi sa représentation des exigences du réalisme.
This paper focuses on the metaphor of cholera in George Sand’s Lelia, by contextualising it within the cholera epidemic of 1832 in Paris, which the writer witnessed. The novel depends on a very specific vocabulary in depicting in extremely visual terms the abjection of the heroine’s body. A tactile representation of Lelia’s body links her marmoreal appearance to her rejection of masculine desire, as well as to the inversion of the hierarchical relation between artist and muse. The heroine’s sculptural aspect is linked to cholera’s potential as a metaphor for likening its victims to corpses even before their death ; this places Lelia in a limbic space between life and death an frees her representation from the codes of realism.