ROMANTISME N°206 (4/2024)
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Le roman scolaire national français valorise une « réalité » scolaire dont les images idéalisées sont entretenues par des « souvenirs d’école » poétisés ou romantisés : la poussière de craie dans les rais de lumière, l’odeur des cahiers neufs, l’ardoise, etc. Cette représentation est confrontée aux contestations politiques de l’école d’ordre (religieuse ou républicaine) au XIXe siècle dans des pédagogies socialistes et ouvrières nourrissant ultérieurement le « matérialisme pédagogique » revendiqué par Élise et Célestin Freinet. Ces courants pédagogiques reprochaient à la réalité de la vie scolaire son inconfort, sa brutalité et l’abstraction de ses enseignements. Ils proposaient d’autres « matières premières scolaires », comme le montrent l’évocation de la réforme scolaire entamée par la Commune de Paris (1871) et la contestation syndicale de l’école républicaine autour de 1914.
France’s national school narrative promotes a school ‘reality’whose idealised images are sustained by poeticised or romanticised ‘school memories’: the colour of the ink, the dust of the chalk in the light, the smell of new exercise books, the slate, the sound of the bell... This representation is faced with political contests about the « school of order » (whether religious or republican) in socialist and working-class pedagogies of the 19th century, which later fed into the ‘pedagogical materialism’claimed by Élise and Célestin Freinet. These educational movements criticised the brutality and dogmatic abstraction of the school life. They proposed other ‘school raw materials’, as evidenced by the school reform initiated by the Paris Commune (1871) and the Unions’ protests against republican schools around 1914.