
Carrefours de l'éducation n° 33 (1/2012)
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La politique d’éducation prioritaire mise en place en 1981 par Alain Savary est souvent résumée par « donner plus à ceux qui ont moins ». Un retour historique sur deux décennies d’existence de cette politique alors largement déconcentrée permet de relativiser les représentations dominantes sur les moyens réellement octroyés à cette politique. La tentative de moduler les dotations affectées aux collèges en fonction des projets s’est vite heurtée aux pesanteurs administratives et à la logique de gestion. De vraies différences entre académies, comme entre départements, ont été observées dans l’allocation des moyens supplémentaires, longtemps très modestes. L’amélioration des taux d’encadrement des collèges ZEP à partir du milieu des années 1990 est le résultat soit d’un classement supplémentaire (« sensible », « prévention violence »), soit consécutif à une baisse des effectifs sans retrait de moyens. La « prime ZEP », créée à l’automne 1990, a impacté le budget de l’éducation prioritaire sans que le fonctionnement des établissements classés en soit amélioré.
The Zone d’Education Prioritaire (ZEP) or Education Action Zones policy, put in place in 1981 by Alain Savary, is often summarized as “giving more to those who have less”. A historical overview of its two decades of existence, in the context of wide regional devolution, leads to considerably relativize the dominant representations of the means really allocated to this policy. The attempt to adjust lower secondary schools subsidies according to the variety of projects rapidly fell foul of administrative entrenched habits and of the logic of financial management. Real differences between educational regions as well as between départements (administrative zones) have been observed in the distribution of additional resources, long very modest. The improvement of supervision rates in ZEP high schools from the mid-90’s results either from localization within yet more subsidized categories (“sensitive”, “violence prevention”), or from a decreasing number of students without a decrease in subsidies. The “ZEP bonus”, created in autumn 1990, constitutes a large part of the budget for the ZEPs but has not in practice enabled in return a stabilization of the staff and an improvement in the functioning of the schools concerned.