Histoire, Économie & Société (4/2015)
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Dans les campagnes françaises, la justice populaire continua longtemps à se substituer au droit savant. Parmi ses différentes manifestations, la cérémonie de l’âne, visant à ridiculiser les maris battus, compta sans doute parmi celles qui perdurèrent le plus longtemps. La chevauchée dont, à la veille de la Révolution, fut victime le nommé Gilibert (dans le village de Veurey en Dauphiné) illustre tout à la fois l’instrumentalisation dont ces cérémonies pouvaient faire l’objet, et les difficultés qu’avaient les tribunaux à condamner et faire cesser un usage auquel une large partie de la population restait attachée, pour autant qu’elle n’en fut pas la victime.
In the French countryside, popular justice continued to prevail over the right of law for a long period. It manifested itself in different ways ; the donkey ceremony for instance which ridiculed beaten husbands counted amongst the ones that lasted the longest. Just before the Revolution, the one called “Gilibert” was the victim of the “chevaucherie” in the Dauphiné village called Verney. This shows both how instrumental ceremonies could become and the difficulties met by tribunals to condemn and put an end to customs a large part of the population still adhered to, as long as it did not affect them that is.