Revue de l'histoire des religions (2/2017)
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La terminologie utilisée par les auteurs chrétiens visigothiques montre qu’ils conçoivent les juifs comme un peuple descendant d’un même ancêtre et uni par les liens du sang. Les qualifications religieuses qui leur sont appliquées se réfèrent à leur choix, erroné mais rectifiable, et ne sont donc pas au fondement de la définition de leur groupe. Ce « choix » est le principal argument qui permet de les qualifier d’hérétiques, au sens le plus large du mot, qui en comporte plusieurs ; en revanche, on ne relève dans les sources aucun rapprochement entre juifs et païens. Le dernier livre du code de loi visigothique réprime d’un même élan hérétiques et juifs, peut-être parce qu’ils sont tous considérés, dans la seconde moitié du viie siècle, comme des chrétiens défectueux.
The terminology used by Visigothic Christian authors shows that they saw the Jews as a people united by blood and descended from one ancestor. Religious characterisations applied to them refer to their choice, a wrong but rectifiable one, which therefore doesn’t stand at the root of their definition as a group. This “choice” is the main argument for calling them heretics, in the broadest sense of this polysemous word, whereas no connection can be found between Jews and Pagans in the sources. The last book of the Visigothic law code cracks down at the same time on heretics and Jews, maybe due to the fact that, in the second half of the seventh century, both are equally viewed as flawed Christians.