LITTÉRATURE Nº213 (1/2024)
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Cet article revient sur l’image du « mal romantique » pour en déployer la pluralité des sens, au croisement entre critique, création littéraire et philosophie. Il s’agit ici de souligner que l’association entre romantisme et maladie repose sur une appropriation souvent polémique, par des discours médicaux, sociaux et critiques, de la réflexion sur la manière dont l’art affecte les vies. Évoquer « la pharmacie des romantiques » revient à montrer comment les représentations littéraires répondent à la pathologisation croissante de l’oeuvre d’art en soulignant la diversité de ses effets possibles, néfastes ou thérapeutiques. Cela permet aussi de souligner comment ce geste de différenciation effectué dans les textes entre en résonance avec la philosophie romantique de l’art et comment il contribue à la formation d’une esthétique romantique spécifique.
This paper aims to revisit the image of “romantic desease” to develop the plurality of its meanings, at the crossroads between literary criticism, literary creation and philosophy. The point here is to highlight how the association between Romanticism and ill-health is based on a frequently polemical appropriation— by medical, social and critical discourses—of a reflection on how art affects lives. To evoke the “pharmacy of the Romantics” amounts to showing how literary representations respond to the growing pathologizing of the work of art as effected from outside the aesthetic field while emphasizing the diversity of its possible effects, harmful or therapeutic. It also enables this paper to emphasize how this differentiating gesture as enacted in the texts resonates with the romantic philosophy of art and to underline the way it contributes to the establishment of a specific romantic aesthetic.