
Romantisme n° 135 (1/2007)
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L’importance du regard dans les crimes de la Bête Humaine est indéniable – voir sa proie, voir un crime s’accomplir, voir ou ne pas voir un obstacle sur la voie, ne pas être vu pour éviter d’être tué ou pour échapper à la justice – toute l’action du roman dérive de visions fulgurantes et furtives. La vision d’un crime dans un train sert de déclencheur et réveille l’instinct meurtrier. L’éclair dans lequel passe les trains évoque celui des appareils photographiques qui éblouissaient Zola et ses contemporains au moment de la prise de vue. Éclatant en moins d’une minute, une seconde ou même un quart de seconde, cet éclair terrifiant saisit l’instant, immobilisant pour l’éternité une vue qui devient une vision du monde dépassant le réel du quotidien où l’oeil du photographe épouse le Sujet pour l’éternité, le tuant ainsi symboliquement.
The importance of the look in the crimes of Zola’s The Human Beast is undeniable – to see your prey, to see a crime being performed, to see or not to see an obstacle on train tracks, not being seen in order not to be killed or to escape justice – the whole novel’s action proceeds from flashing and furtive sightings. The sight of a crime, in a running train, stimulates the evil crack ( fêlure ) in the mind of Jacques, the doomed criminal. The Time and space “Chronotopos” (Bakhtine) causes Chance, abolished in the Second inherent to the “photographic click”, to kill the Subject, plunging Zola’s novel into modernity.

